Rédigé par l’équipe EcoNews d’oikos Lausanne
En septembre 2023, l’assemblée participative, du nom de “Assemblée de la transition”, formée pendant un an et composée d’étudiant.x.es, de chercheur.x.euses, de doctorant.x.es et de personnel administratif et technique, a remis à la direction de l’Université de Lausanne (UNIL) son rapport final de la transition écologique.
La transition écologique est un des défis prioritaires auquel l’Université de Lausanne fait face et est considérée comme un des cinq enjeux sociétaux. Le but principal de l’UNIL dans ce contexte est de “ramener les impacts de l’UNIL dans les limites écologiques de la planète tout en assurant les besoins fondamentaux et le bien-être de toutes et tous.” L’université estime que des changements fondamentaux sont nécessaires pour atteindre la durabilité et rester dans les limites planétaires. En effet, pour le moment, “les activités de l’UNIL dépassent les limites qui garantissent les conditions de vie sur Terre”*. De plus, “si l’UNIL souhaite respecter l’Accord de Paris sur le climat, il est nécessaire qu’elle réduise de 95% ses émissions de CO2”†.
Pour atteindre cette transition indispensable vers une université plus durable, l’Assemblée de la transition a formulé, dans son rapport, des mesures dites “ambitieuses” qui prennent la forme de 28 objectifs pour lesquels elle propose 146 pistes d’action. Les mesures se divisent en deux types : des mesures d’efficacité, qui sont décrites comme “plus faciles à mesurer et à quantifier” (et changent peu aux habitudes mais impactent surtout à l’échelle de la durabilité faible), alors que les mesures transformatrices, elles, s’inscrivent plutôt dans une perspective de durabilité forte et sont perçues comme complémentaires mais tout de même indispensables.
Plusieurs domaines sont visés par l’UNIL dans sa trajectoire de réduction de son impact et l’Assemblée a choisi de les diviser en huit thématiques :
- Bâtiments et espaces verts
- Mobilité pendulaire
- Mobilité professionnelle
- Alimentation
- Biens de consommation
- Biens de consommation numériques
- Investissements financiers
- Objectifs transversaux
Les mesures s’organisent également sur quatre axes qui sont les suivants : l’enseignement, la recherche, les liens avec la société et le développement institutionnel. Le développement de ces axes se fait, notamment, en favorisant le développement de compétences numériques, en renforçant les dispositifs d’incitation à la recherche, en faisant du campus un laboratoire vivant de la transition écologique et sociale et en définissant la stratégie de l’UNIL en matière de philanthropie‡.
“Grâce à des démarches innovantes et participatives enrichies par une science en continuelle progression, la durabilité sera intégrée dans l’ensemble des processus institutionnels de l’UNIL, sur un campus qui s’affirme comme un laboratoire vivant de la transition écologique.”§
Le rapport de l’Assemblée vise donc à la mise en place de ces pistes d’actions qui, une fois en marche, pourront réduire l’impact écologique de l’UNIL et l’amener à respecter les normes planétaires pour les années qui viennent. La prochaine grande étape de la transition sera en novembre lorsque, durant une session de clôture de l’Assemblée, la direction de l’Université donnera son retour sur le rapport final.
| Transition écologique : le processus de changement profond, indispensable, individuel et collectif, appelant à agir sans délai pour transformer le modèle socio-économique actuel construit sur la croissance continue de l’utilisation des ressources vers un modèle économique et social qui tienne compte des limites de notre planète.¶ Sobriété : satisfaire les besoins humains fondamentaux, tout en évitant la surconsommation ou la quête de biens matériels au-delà de ce qui est réellement nécessaire au bien-être. Durabilité faible : le capital naturel (biodiversité, eau, écosystèmes, etc.) et le capital humain (éducation, infrastructures, finances, etc.) sont interchangeables et la croissance économique est une condition préalable nécessaire à la prospérité de l’être humain. Le progrès technique peut être utilisé pour résoudre les problèmes écologiques. Durabilité forte : le capital naturel ne peut pas être remplacé par d’autres capitaux. Nous, en tant que société, faisons partie de notre environnement naturel et devons prendre en compte les limites planétaires à la croissance. L’économie n’existe pas indépendamment de la société et de l’environnement, elle est façonnée par la société.# |
- *Rapport p.3. https://wp.unil.ch/assemblee-transition/le-rapport/
- †Rapport p.3 https://wp.unil.ch/assemblee-transition/le-rapport/
- ‡UNIL, plan d’intention: https://www.unil.ch/files/live/sites/central/files/docs/plan-intentions-unil-21-26.pdf
- §UNIL plan d’intentions, p1. https://unil2026.ch/transition-ecologique/
- ¶Ge.ch
- #Plateforme Agenda 30, https://www.plateformeagenda2030.ch/quentend-on-en-fait-par-durabilite/
Photo de Rama (Creative Commons Attribution-Share Alike 2.0 France)